Ecce vobis Barolo : une promenade à travers l’histoire et les légendes
La puissance de sa vigne, la force et le courage de s’abandonner au temps, l’élégance de sa terre incomparable : voilà ce que Barolo exprime aujourd’hui. L’appellation Barolo DOCG couvre les types Barolo et Barolo Riserva obtenus à partir de la vinification du Nebbiolo pur, cultivé selon des méthodes traditionnelles. Le Barolo dans sa forme de base doit vieillir pendant 38 mois, dont 18 en bois, tandis que la version Riserva doit vieillir pendant 62 mois, dont toujours au moins 18 en bois. La terre de prédilection pour ce vin austère et distingué est la Langa : à quelques kilomètres au sud d’Alba, Nebbiolo vit dans 11 communes avec un panorama de collines et de châteaux qui racontent un terroir et une histoire uniques au monde. Cépage autochtone par excellence, le Nebbiolo parle du lien intense avec son territoire d’élection où il s’exprime dans de grands vins à la fois forts et puissants, complexes, fins et élégants. C’est un raisin riche en polyphénols et en acidité : des éléments fondamentaux qui donnent de la structure (polyphénols) et de la longévité (acidité) au vin. Grâce à ses propriétés organoleptiques, le Barolo a augmenté sa valeur au fil du temps et s’est bien établi sur les marchés nationaux et internationaux, voyant une augmentation de la demande de la part d’un public de plus en plus fasciné et incité à l’acheter.
La naissance du Barolo
Derrière ce vin, il y a des légendes et des histoires très anciennes. C’est vers 1800 que Barolo a commencé son voyage vers la gloire. D’après un témoignage qui remonte à 1751, on comprend que le Barolo était un vin totalement différent de celui que l’on connaît aujourd’hui et dans lequel il s’est transformé quelques années plus tard : le futur président des États-Unis d’Amérique, Thomas Jefferson, après en avoir bu, a écrit dans son journal : « presque aussi aimable que le Bordeaux et aussi vif que le Champagne ». On peut imaginer qu’il se rapproche même du goût sucré, c’est-à-dire qu’à l’époque, le Barolo était doux et pétillant. Mais peu après, l’histoire a changé. A cette époque, les tables des nobles, comme celles des rois, étaient mouillées par les grands vins français. Le Bourgogne et le Bordeaux sont les choix les plus exclusifs, à tel point que les Européens commencent à imiter le modèle de culture afin d’améliorer la qualité des produits. Le destin royal du Barolo est marqué par un mariage voulu par Napoléon Bonaparte, celui du Marquis Carlo Tancredi Falletti di Barolo avec Juliette Colbert. Le marquis a apporté la terre et la comtesse a introduit ses idées et son entêtement. Vers 1843, l’amitié entre la dame et Camillo Benso di Cavour était si forte que même l’homme politique avait commencé un travail de renouveau sur ses terres : la légende veut qu’il ait appelé l’œnologue Louise Oudart, bien connue à l’époque, et lui ait confié la production de ses vins. Lorsqu’elle a dégusté les vins, la Marchesa Falletti di Barolo en a été si charmée qu’elle a demandé à Cavour l’intervention de son œnologue aussi pour ses vins. Oudart a introduit les technologies françaises qui ont permis au Barolo de passer d’un vin doux à un grand vin sec. Le fait est que cette transformation est vraiment confirmée par l’histoire et c’est ce qui a fait du Barolo le vin de choix des rois : les cours demandaient et buvaient ce vin italien pour remplacer le vin français; le Barolo allait bientôt devenir le roi des vins.